Ce que le film vise à dire ? Deux idées en deux temps.

Le temps de l’illusion incarnée par l’aventure initiatique entreprise (dans la foulée) par le trio Zeineb, Frigolo et l’émigré d’Amérique et le temps du désenchantement représenté par l’épilogue de Metlaoui, la rencontre avec Mouldi et l’effondrement de tous les rêves présents et passés.

Evidemment un background historique préside à cette idée. Le film évite de le montrer avec détails. C’est voulu. La suggestion faite aux événements et aux circonstances aurait à mon sens « idéologisé » le propos si j’avais été plus loin et plus précis.

J’ai délibérément choisi de « déconnecter » mes personnages, sans doute pour mieux exprimer leur liberté et mettre d’avantage en évidence leur légèreté et leur fragilité.
Je crois être resté fidèle à ma conception du cinéma que je considère avant tout comme un art du visuel. Je suis à peu près satisfait de mes physionomies, de mes plans rapprochés ou larges, des mouvements imperceptibles de ma caméra et de ma façon de terminer les scènes. Mes paysages sont pour la plupart des paysages inédits. Je me suis fait un devoir de filmer une Tunisie jamais montrée ainsi, cela fait partie de mon effort pour éviter le folklorisme.